Il était annoncé dans une formule redimensionnée à Sierre. Le «salon en salon» de Vinea n’aura pas lieu. Mais l’association donnera un coup de pouce aux caves participantes.
Se promener d’une belle maison à l’autre en ville de Sierre, voilà qui paraissait au moins aussi attractif que de déguster sous tente aux environs de l’Hôtel-de-Ville, à l’instar des dernières années. Du premier week-end de septembre, la «vitrine des vins suisses» avait déjà été ripée à la mi-novembre. Rebaptisée de «salon en cave», la voilà annulée. «Impossible de résoudre l’équation d’un salon convivial et intime […] tout en garantissant les contraignantes normes de sécurité», a constaté Vinea, en date du 21 octobre. La veille, Les Glorieuses, dégustation pour les professionnels, avaient renoncé à leur première édition à Zurich, désormais prévue en 2021. Comme les étapes futures de «Vinea On Tour», à Lausanne, le 11 février, à Lucerne le 24 mars et à Zurich, en novembre.
Quelque 35 vignerons s’étaient inscrits pour la mi-novembre à Sierre. Via le site (cf. adresse ci-contre), ils seront incités à proposer une alternative à leur gré: choix de bouteilles envoyées aux amateurs, dégustation privée à leur cave ou au domicile des intéressés, «wine and dine» dans un restaurant local, journée découverte à la cave… Vinea mettra son réseau pour les soutenir. Un peu comme pour les Vaudois, qui, au contraire des Valaisans, avaient renoncé aux «caves ouvertes présentielles», remplacées par un kit d’accès à
30 fr. (remboursé à l’achat de 6 bouteilles), avec obligation de prendre rendez-vous, via www.mescavesouvertes.ch, géré par une start up, mandatée par l’Office des vins vaudois (OVV). L’opération vaudoise se tient jusqu’en mars, tandis que Vinea limite la sienne à la fin de cette année.
Présidée par David Genolet, gérée par une nouvelle administratrice déléguée Valérie Crittin-Favre (qui a succédé à un éphémère directeur, qui avait pris le relais de feue Elisabeth Pasquier, décédée au printemps 2018), l’association Vinea organise plusieurs concours. Elle a tenu son assemblée générale à la Badouxthèque, à Aigle (VD), début octobre.
Pandémie oblige, pour la première fois, les Mondiaux des Pinots et du Merlot se sont tenus en même temps à Sierre. Le Grand Prix du Vin Suisse (dont le gala, qui devait se tenir le 29 octobre à Berne, a été annulé) et la Sélection des vins du Valais (dont les Etoiles seront dévoilées le 25 novembre) sont aussi co-organisés par Vinea, à Sierre. Malgré la pandémie, ces concours n’ont pas connu un effondrement en 2020, alors que 2019 avait été un excellent millésime, avec près de 5000 vins soumis. S’ajoutent des concours partenaires à l’étranger, ce qui permet de doubler les vins jugés, soit plus de 10 000 en 2019. Les locaux de Vinea hébergent aussi la Vinofed, qui fédère 18 concours internationaux, le dernier candidat étant le Mondial du Chasselas, à Aigle. Ancien président de Vinea, passé à la tête de Vinofed, François Murisier a pu expliquer à l’assemblée que l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), à Paris, est en train de revoir la règlementation des concours internationaux, auxquels elle accorde son patronage. «Impossible d’organiser un salon convivial tout en garantissant les normes de sécurité» comité d’organisation du Salon Vinea L’enjeu, c’est l’inflation qui touche déjà le nombre de concours, en constante augmentation, mais aussi la tendance à ne distribuer que des médailles d’or, certes à 30% maximum des vins participants. L’OIV place la barre de la médaille d’or à 85/100, tandis que Vinea applique le barème de 89/100, pour 10 % d’or. L’OIV pourrait partager la poire en deux et fixer un quota à 15 % d’or et 15 % d’argent.
Les compétitions sont logiquement la manne principale de Vinea, avec un apport de 830 000 francs pour les concours propres et 114 000 francs pour les concours partenaires, sur un peu moins de 1,5 million de charges. Swiss Wine Promotion participe à hauteur de 150 000 francs. A noter que Vinea va relancer son «Academy» en mai 2021, dans le but d’intégrer des amateurs formés à la dégustation dans les jurys. Pour la première édition il n’y avait que douze places, qui se sont arrachées!
(Pierre Thomas)
