Quelques convives tirés au sort ont pu déguster le «poulet cellulaire» concocté par la cheffe franco-américaine Dominique Crenn.
C’était la première fois depuis 2018 que la viande figurait au menu de Dominique Crenn, un renoncement dicté par les effets environnementaux de l’élevage, en passe de devenir un trend mondial dans la gastronomie. La cheffe basée à San Francisco où elle est triplement étoilée vient d’ouvrir à Paris dans le IXe arrondissement Golden Poppy. Mais c’est un de ses établissements de la Côte Ouest Bar Crenn qui a servi de décor à ce menu événement. Le 4 juillet dernier, soit au lendemain de l’approbation officielle de la mise sur le marché de poulet issu de culture cellulaire, la cheffe l’a servi à des convives tirés au sort via un média social. Le plat imaginé par la cheffe était une tempura de poulet mariné avec un mélange d’épices mexicain Recado negro, accompagné d’aïoli de piment brûlé, de fleurs et de légumes issus de la ferme de Dominique Crenn. Etait-ce bon? Faute d’avoir pu goûter, on se base sur les déclarations de la cheffe relayées par le média spécialisé Informa: «C’est la première fois que je sers de la viande depuis 2018, celle de Upside Chicken est la seule avec laquelle je peux me sentir à l’aise. Ce produit, du fait de sa saveur délicieuse, de sa texture et des possibilités de cuisson, représente un grand pas en avant vers une alimentation plus durable et consciente.»
La cheffe franco-américaine n’est évidemment pas la seule à s’y intéresser, José Andres a lui-même servi du poulet proposé par Good Meat dans un de ses restaurants de Washington DC China Chilcano sous forme d’anticucho de pollo: poulet cellulaire mariné dans une sauce pour brochettes, pomme de terre locales et chimichurri de piment jaune aji amarillo. Le plat sera porté à la carte ultérieure-ment, en quantités limitées et sur réservation.
Sept mois après sa demande, la société Upside Foods est la première à avoir reçu le feu vert des instances officielles américaines FDA et USDA, suivie par la concurrente Eat Just pour leur «poulet cultivé en labo». On parle d’agriculture cellulaire recourant à des tissus animaux excluant tout abattage et insémination et cultivés in vitro. Une technologie vantée comme «une solution humaine et respectueuse de l’environnement à la crise alimentaire mondiale», souligne le média.
(Véronique Zbinden)