Les 177 hectares de Féchy (VD) sont répartis en 43 lieux-dits. Les vignerons entendent valoriser leur terroir.
Les producteurs du lieu s’étaient opposés, en 2009, à l’élargissement des aires d’appellations d’origine contrôlée (AOC) «villages», avec des vignerons-encaveurs de Lavaux. Résultat: d’appellation Féchy est devenu «lieu de production» de l’AOC La Côte. La hiérarchie vaudoise s’est certes enrichie de 1ers Grands Crus (1,2% de la production 2015), dont trois sont situés à Féchy (Domaine de Fischer, Château de Malessert et, nouveau venu, le Domaine du Martheray, soit un cinquième de la production vaudoise dans cette catégorie), mais a dévalorisé la notion de grand cru.
Une cartographie affinée par des spécialistes des terroirs
Désormais, celle-ci est liée à une plus grande richesse en sucre et à un lieu de production (avec un droit de coupage limité) au moment de la mise en bouteille. Le droit de coupage des grands crus est limité à 10% de vin provenant d’un autre lieu de production, mais de la même région viticole. Ainsi, 77% du chasselas vaudois a atteint la norme Grand Cru en 2015, ce qui représente un record mondial, mais par le jeu des assemblages tolérés en AOC, beaucoup moins de vin est embouteillé en grand cru. A Féchy, le chasselas grand cru a même représenté 89% du chasselas récolté en 2015, contre 11% seulement à la norme de base AOC. Pour se distinguer du grand cru générique, la seule solution est le parcellaire volontaire. C’est la démarche encouragée par l’association Vin et Terroir Féchy, présidée par Jean-Luc Kursner. La cartographie des 43 lieux-dits a été affinée par les spécialistes français des terroirs que sont Claude et Lydia Bourguignon, qui parcourent le monde pour conseiller les meilleurs domaines de la planète.
Une charte de qualité volontaire signée par 15 producteurs
Des 23 producteurs de Féchy membres de l’association, une quinzaine devraient souscrire à la démarche cette année. En signant une charte et un cahier des charges, ils s’engagent à mettre sur le marché des grands crus parcellaires (sans coupage avec du vin d’une autre parcelle…). Et Féchy s’intitule «vignoble classé», allusion à une mesure de protection appliquée au cœur du vignoble, sur 70 hectares, menacés par l’extension des zones de construction, en 1971. Il y a quelques années, Mont-sur-Rolle s’était autoproclamé «grand cru», qui figure en petites lettres sur son logo, mais n’a pas publié de carte des terroirs.
Pierre Thomas
