L’hôtel 5 étoiles achève un ambitieux programme de rénovation et parie sur l’avenir en attendant la pérennisation du site.
A l’origine, le Palafitte devait êtrexploité durant Expo.02 et démontéà l’issue de la manifestation. Près de 15 ans plus tard, l’établissement de luxe se dresse toujours fièrement sur les rives du lac de Neuchâtel. Mieux encore: il vient d’être entièrement rénové sous l’impulsion de la société hôtelière Palafitte SA, propriété de la Fondation de la famille Sandoz, qui a investi quelque 9 millions de francs pour redécorer et moderniser tous les espaces communs, le restaurant, le bar et les 40 pavillons. En attendant d’apporter la touche finale à ce chantier en inaugurant une nouvelle salle de conférence installée dans deux pavillons jusqu’alors dévolus à l’hébergement, et dotée des équipements les plus modernes.
«L’investissement lié aux travaux prouve l’attachement des propriétaires à ce projet unique et représente également un pari sur l’avenir. La pérennité du site n’est en effet pas encore assurée, les autorités neuchâteloises compétentes devant encore se prononcer sur la question», lance Yves Chavaillaz, directeur de l’hôtel Palafitte, mais aussi à la tête de l’hôtel d’Angleterre et du Château d’Ouchy à Lausanne.
La décision des autorités neuchâteloises ne concerne pas uniquement l’avenir de l’hôtel 5 étoiles. Elle aura aussi un impact sur la réhabilitation de la parcelle nord, entre le Palafitte et la route principale, où la réalisation d’un projet incluant plusieurs immeubles de logement et un grand parc aurait le mérite d’embellir l’accès à l’hôtel. Pour l’heure, le dossier est toujours en suspens, mais l’exécutif neuchâtelois, interpelé sur la question, avait relevé il y a une dizaine d’années déjà que l’établissement et son restaurant «améliorent l’image et l’attrait du secteur défini comme pôle de développement stratégique», tout en participant à «l’intérêt touristique de la région».
Depuis, la popularité du Palafitte ne s’est jamais démentie. Yves Chavaillaz le constate à travers les commentaires de ses hôtes – «magique est l’adjectif qui revient le plus souvent» – et le taux de retour important des questionnaires de satisfaction. «Si le pourcentage est de 14% à l’hôtel d’Angleterre à Lausanne, il est de 27% à Neuchâtel. Cela prouve l’attachement de nos hôtes à la maison, qui se traduit par leur volonté de partager à tout prix le bonheur qu’ils ont ressenti sur place. Il n’y a qu’à voir le nombre impressionnant de selfies associés au nom de l’établissement qui sont publiés sur les réseaux sociaux», confie le directeur, qui souligne la multitude d’articles parus au fil des ans dans les magazines non seulement touristiques, mais aussi d’architecture et lifestyle.
A Palafitte, on le voit, la star est le Palafitte lui-même, d’où l’idée de confier au photographe genevois Didier Jordan le soin d’immortaliser les lieux et d’utiliser ses tirages pour habiller les murs des chambres. Le résultat est une série de photos en noir et blanc rendant hommage à la proximité avec le lac, figure ici incontournable que l’on aperçoit désormais dès l’entrée dans le lobby.
Quant à la clientèle, si elle provient du monde entier en raison notamment des liens étroits que le Palafitte entretient avec les manufactures horlogères, elle est aussi indigène. Les Neuchâtelois sont nombreux à fréquenter La Table de Palafitte, tenue par David Sauvignet, l’ancien chef de la Rotonde au Beau-Rivage Palace à Lausanne. «Comme 95% de nos hôtes dînent sur place, nous manquons parfois de place. C’est pourquoi nous avons développé des formules comme les soirées barbecue, afin de rappeler aux Neuchâtelois que nous sommes accessibles pour tous.»
Patrick Claudet