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Les SwissSkills vécus de l’intérieur

Parmi les nombreux participants romands aux Championnats des métiers suisses prévus la semaine prochaine figurent deux membres romandes de Hotel & Gastro Union. Le point avec elles à J-7.

Lors des SwissSkills, les jeunes professionnels de l’hôtellerie-restauration au bénéfice d’un CFC peuvent concourir dans trois catégories: cuisine, restauration et intendance – ici Tatjana Caviezel, sacrée championne du monde aux WorldSkills 2017. (DR)

Quelque 1100 jeunes professionnels représentant 75 métiers sont attendus du 12 au 16 septembre à Berne à l’occasion des SwissSkills 2018, où ils se mesureront en public pour décrocher le titre de champion suisse de leur catégorie, ainsi que leur ticket pour les WorldSkills 2019 qui auront lieu à Kazan, en Russie. Parmi les finalistes suisses figureront de nombreux Romands, mais Jean-Claude Schmocker, responsable du département Professions & Qualité chez Hotel & Gastro formation Suisse à Weggis et chef de projet SwissSkills, relevait en début d’année que les professionnels francophones sont moins nombreux que dans d’autres filières (voir HGH n° 3/2018). 

Un défi à nul autre pareil 

Si les jeunes Romands ne représentaient cette année que 5% environ de toutes les candidatures qui sont parvenues aux organisateurs, leur nombre pourrait à terme augmenter. D’une part en raison des efforts consentis par Jean-Claude Schmocker, membre des Disciples d’Escoffier et en contact avec de nombreux chefs de cuisine, et, d’autre part, grâce à l’implication de plusieurs membres de Hotel & Gastro Union. Plusieurs d’entre eux se sont en effet qualifiés pour le grand raout bernois, dont deux Romandes, Delphine Rossetti et Jun Lu Koh, qui représentent respectivement la Société suisse des cuisiniers et la Société professionnelle du service.

Les concours, Delphine Rossetti a déjà eu l’occasion de s’y frotter à plusieurs reprises. Gagnante du Challenge Benoît Violier par équipe à l’automne 2016, elle a cette année gagné le Young Cook Geneva Contest et terminé au deuxième rang du Poivrier d’argent. Et si à chaque fois elle a consacré beaucoup de temps à la préparation, répétant son programme à plusieurs reprises en prévision de l’événément, elle avoue se trouver face aux SwissSkills à un défi d’un tout autre niveau. «Dès que les détails concernant les épreuves nous sont parvenus, j’ai réalisé qu’il allait falloir travailler beaucoup, voire même énormément. Jamais je n’ai été face à un défi pareil», confie la Genevoise, qui vient de terminer sa formation au Centre de formation professionnelle où elle est actuellement en poste. La tâche est compliquée par le fait que les candidats doivent non seulement se préparer pour les quarts de finale (12 et 13 septembre), au cours desquels devront être apprêtés un duo de tofu et poisson et un gigot d’agneau cuit de deux manières, mais aussi songer déjà à la demi-finale (14 septembre) et à la finale (15 septembre), pour lesquelles les participants devront mitonner un menu  (entrée, plat, dessert), puis deux entrées, deux plats et deux desserts, le tout en deux services.

Si la charge de travail est importante, Delphine Rossetti a la chance de pouvoir compter sur le soutien de son employeur et de son chef, Stéphane Jan, lui aussi membre de la Société suisse des cuisiniers. «Mon ancien maître d’apprentissage m’aide  beaucoup, et, de mon côté, je l’assiste en vue de la demi-finale du Cuisinier d’Or à laquelle il participera cet automne. En lui offrant un peu de mon temps, c’est une manière de lui témoigner ma  reconnaissance.»

De son côté, Jun Lu Koh s’entraîne elle aussi d’arrache-pied depuis le début de l’été. L’ancienne apprentie de Carlo Crisci a d’autant plus de mérite qu’elle prépare les SwissSkills tout en suivant le cursus d’une maturité professionnelle qu’elle a enchaînée à la suite de son apprentissage. «C’est en recevant le programme de la compétition qui comprend les quarts de finale (12 septembre), la demi-finale (13 septembre ) et la finale (14 septembre) que j’ai réalisé l’ampleur du travail qui m’attend», explique la Vaudoise. Qu’on en juge: rien que le premier jour, elle devra réaliser entre autres un cocktail sans alcool de son cru, dresser une table pour six personnes (service banquet et à l’anglaise) et créer son propre dessert. «Dans cette optique, j’ai rencontré beaucoup de professionnels pour peaufiner ma recette qui fera la part belle aux fruits cuits. Ma chance est de bénéficier du soutien de l’EPM en général, et de Sylvie Gabioud et Charles Lucas en particulier, dont j’ai déjà bénéficié des conseils pendant ma préparation à l’examen de fin d’apprentissage, et qui m’apportent aujourd’hui un soutien précieux», conclut Jun Lu Koh. 

(Patrick Claudet)